Ars Moriendi
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 RP 5 : Froid dans le dos. [RP Adrea]

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MessageSujet: RP 5 : Froid dans le dos. [RP Adrea]   RP 5 :  Froid dans le dos. [RP Adrea] Icon_minitimeSam 14 Juil - 15:28

Les années avaient passé, j’avais dépensé beaucoup de temps et d’énergie au service de la milice bontarienne. J’étais espionne et Adrea m’avait suivi dans cette voie, longtemps après son long périple au service de la milice bontarienne. Tout le monde l’avait totalement accepté et sa folie meurtrière s’était peu à peu estompée. (voir RP n°2)

Un jour, Amayiro nous appela toutes deux pour une mission spéciale.

« C’est une mission qui va vous dépayser, les filles. Il avait l’air sombre. Il nous expliqua la mission avec un souci du détail qui nous laissa sans voix. Vous allez vous rendre à Frigost, et vous allez enquêter sur la disparition du jeune Jay. C’est lui qui était sensé nous ramener les caisses de poiskaille en fricassée et les frostiz, ingrédients nécessaires à la conception des soufflés au poisson qu’il y aura lors du retour triomphal de l’intendant Danathor. Il devait récupérer les caisses de poiskaille en fricassée il y a 6 jours et les sacs de frostiz il y a 3 jours. Nous nous inquiétons puisqu’il n’a pas donné signe de vie depuis justement 3 jours, alors que nous sommes sensés être en contact permanent grâce à nos bitoufs apprivoisés, et il devait nous rapporter le ravitaillement ce matin même. Le festin organisé pour Danathor se fait suite à l’écrasante victoire de notre cité sur Brâkmar. Nous avons réussi à libérer le colonel Lyeno, à faire sortir tous les bontariens emprisonnés dans Brakmar, et nous avons fait plus d’une dizaine de prisonniers, dont Oto Mustam. Brakmar s’est pris une raclée comme on en voit peu. Mais nous risquons maintenant une revanche et nous devons nous montrer vigilants sur tous les points, c’est pourquoi nous nous inquiétons vivement de l’étrange disparition de ce bontarien. En ce qui concerne Jay, c’est celui qui gère tous les transports et arrivages de nourriture pour ravitailler les cuisines de Bonta, dans la vie quotidienne comme pour les événements exceptionnels. Je tiens tout particulièrement à la réussite de la mission puisque le jeune féca que vous devez retrouver est aussi mon fils cadet… Vous avez besoin de toutes ces informations pour découvrir qui se cache derrière cette disparition. Retrouvez Jay et ceux qui sont derrière tout ça. »

Nous partîmes donc, Adrea et moi, en direction des vastes plaines de cania, le bateau pour Frigost se situant non loin d’elles. L'écaflip et moi étions à la fois très inquiètes de parcourir une terre qui nous était inconnue, mais aussi tellement pressées…
Nous avions préparé nos sacs avec minutie : des raquettes afin d’affronter la neige, des rations de nourritures pour quelques jours, une carte de Frigost pas très détaillé, des lunettes de soleil qui éviterait l’éblouissement ; le soleil sur la neige, ça fait super mal aux yeux. Enfin, il paraît. On prit aussi des bonnets en laine de bouftou royal – bonnets qui étaient vendus à faible prix lors de la décennie de grand froid qui avait touché le continent alors que j’étais jeune-. Le voyage fut mouvementé, et le chef de navigation nous bassina pendant un bon bout de temps avec un certain compte Harebourg, mais le voyage passa relativement vite. Nous sortîmes de notre cabine et descendîmes du bateau en remerciant rapidement le capitaine. L’air était extrêmement froid et nous fouettait le visage. La neige tombait lentement, la beauté était partout autour de nous : dans les enfants qui couraient et faisaient des bonhommes de neige, dans les arbres couverts de glace, dans les fleurs qui éclosaient malgré le froid polaire, dans les flocons qui s’envolaient et virevoltaient devant nos yeux émerveillés. Le voyage nous dépaysait, effectivement.

Nous nous séparâmes, Adrea et moi, afin de gagner du temps dans nos recherches. Nous devions nous retrouver à la tombée de la nuit dans la taverne de Frigost. De mon côté, je partis questionner les gens du port, dans la zone de criée et me rendis vers un groupe de marin chaudement vêtus, qui prenaient le café. Ils m’indiquèrent qu’ils avaient vu Jay lors de la livraison des trois caisses de poiskailles en fricassée, qu’il les avait emmené plus loin grâce à un traineau vers le village, probablement pour les entreposer dans la cave d’une maison, ou un truc du genre. Ou peut-être vers le village enseveli. Les matelots n’avaient pas l’air très informés. Je me retirai lentement en les remerciant lorsque la conversation dévia et que les matelots commencèrent à parler de mes « atouts », malgré ma taille d'éniripsa. Je réfléchis donc aux maisons qui appartenaient à la milice sur Frigost, j’avais accès aux archives de trésorerie, contrairement à la plupart des Bontariens. Cependant, je ne vis aucune trace de Jay dans les maisons appartenant à la milice bontarienne. Le temps s’assombrit et le vent forcit, je déviai donc ma route vers la taverne en espérant y trouver Adrea.

La taverne était vraiment très bruyante de dehors, et je pouvais me diriger les yeux fermés, rien qu’à la musique et aux rires des gens. C’était un vrai contraste avec les tavernes du continent qui étaient beaucoup plus calmes, peut être parce qu’il y avait plus de tavernes dans les grandes villes. Il est vrai qu’une seule taverne pour toute cette ville, c’était assez incroyable. Et l’émerveillement fut à son comble en poussant la lourde porte qui séparait l’intérieur du froid et de la nuit extérieurs. La taverne était baignée d’une chaleureuse lumière, la salle était comble, l’endroit était … incroyable ! Deux effeuilleuses faisaient leur numéro coquin sur scène, pour le plus grand plaisir de nombreux hommes, des couples dinaient tranquillement, des groupes d’amis buvaient, discutaient et riaient, d’autres gens encore, jouaient aux cartes. C’est d’ailleurs dans cette partie de la salle que je mis la main sur Adrea. Elle jouait aux cartes avec un iop, je me rapprochais.

« Aturia, ce jeune iop se fait plumer ! m’informa t’elle en me regardant m’approcher. Elle souriait.
- Je vais me refaire, je vais me refaire, répétait le iop, l’air confiant. »

Malheureusement pour lui, Adrea était égale à elle-même, entre chance et triche. Chance, parce que la main qu’elle avait -les quatre as- ne pouvait être que l’œuvre d’un écaflip. Triche, parce que les lunettes que portait le iop ne lui étaient pas favorable : ces lunettes aux verres teintés qu’il semblait tant apprécier reflétaient les cartes qu’il avait en main, dévoilant ainsi son jeu à son adversaire. Je souriais et attendis que l'écaflip ait fini. A la fin de leur partie, je tirai Adrea qui ramassa précipitamment ses gains -vous ne verrez jamais un écaflip jouer pour rien- et nous nous dirigeâmes vers le tavernier.

Nous commandâmes un plat du jour et commençâmes à discuter de ce que nous avions trouvé, chacun de notre côté. Je fis part de mes trouvailles à Adrea. Quand à elle, elle m’indiqua que le tavernier connaissait bien Jay. Il parlait apparemment fréquemment d’un lieu sûr pour entreposer les marchandises sur Frigost en attendant la livraison de toutes les commandes. Restait à trouver le lieu de cette cachette. Le tavernier arriva et nous servit deux soupes au poisson. Je remarquai que ce plat plaisait particulièrement à ma compagne écaflip, mais il me rebuta un peu à première vue.

J’arrêtai le tavernier pour lui demander plus d’informations ; je souhaitais savoir s’il connaissait le lieu exact du repaire des marchandises Bontariennes, caché sur Frigost. Il haussa les épaules en guise de réponse mais m’indiqua un homme habillé de sombre, dans le fond de la taverne, qui pourrait surement m’aider. Adrea, qui avait fini sa soupe, contemplait la mienne avec envie. Je lui tendis le grand bol encore fumant et sortit discrètement de mon sac à dos une cuisse de boufton rôti et un quignon de pain. Une fois notre repas terminé, nous nous dirigeâmes vers l’homme indiqué par le tavernier. « Horn, qu’il s’appelle. Il sait tout ce qui se passe sur l’île. Mais ses info ne sont pas gratuites en général… »

« Bonjour… Nous recherchons des informations… s’enquit Adrea.
- Avant toute question, connaissez vous mes prix ? Il avait un air de défiance dans les yeux, mais mon amie ne se démonta pas.
- Je me suis mal exprimée. Nous voulons des informations. Peu importe le prix.
- Avez-vous 500 000 kamas sur vous ? »

C’était une somme exorbitante, que je n’avais pas sur moi. J'étais une éniripsa pauvre. Et j’imagine que la stupeur s’est lue sur mon visage lorsqu'Adrea sortit 5 sacs de pièces d’or, contenant chacun 100 000 kamas. Elle me fit un clin d’œil. Je compris immédiatement que le iop n’avait pas été sa seule cible au jeu de cartes, mais je ne m’en plaignait finalement pas : elle était beaucoup plus généreuse qu’un Enutrof.

« Nous voulons connaître le lieu qui sert de dépôt aux livraisons de la milice Bontarienne.
- Il se trouve près du village enseveli, un peu à l’écart, vers le sud est. Ce repaire est difficile à trouver : l’entrée qui se trouve au sol est généralement recouverte par la neige. Ce repaire est une cave difficile d’accès, il vous faudra de la patience pour la trouver. Mais vous n’avez pas l’air de novices, et après tout, ce ne sont pas mes oignons. »

Adrea tendit les sacs de pièces à l’homme qui commença à recompter, puis, nous demandâmes une chambre au tavernier - la taverne faisait aussi auberge - en voyant que la tempête s’était levée.

Adrea, qui avait encore de l’argent grâce à ses gains acquis la veille paya l’addition au petit matin, puis, nous nous mîmes en route vers la sortie de la ville, alors que le soleil se levait. L’aventure ne dura pas bien longtemps pour moi : un bitouf apprivoisé tout droit venu de Bonta nous signala qu’il fallait que je rentre hâtivement pour recevoir une nouvelle mission, même si celle-ci était inachevée. Il fallait qu'Adrea termine la mission seule… Je dis au revoir à mon amie et lui donnai les vivres qu’il me restait, puis, j'engloutis une potion de cité et disparus.



*******

Je me mis en marche vers les champs de frostiz pour savoir si Jay avait bien signé le reçu de livraison. Je n’eus pas le temps d’arriver jusqu’aux champs : un groupe de boufmouths m’agressa. Je me battais tant que je pouvais, mais le combat était perdu d’avance : je n’avais jamais eu affaire à ce genre de bêtes, je ne connaissait pas leurs points faibles et perdit rapidement mon énergie. A force de coups, je perdis connaissance.

« Hééého ! Faut te réveiller… Est-ce que tout va bien ? »

Je m'éveillais dans un lieu familier. Je ne savais pas où je me trouvais, mais j’avais déjà fréquenté le lieu.

« Héééé ! Bouge toi !! »

Le jeune homme remit ça. J’avais mal partout, et en plus on me secouais. Je lui répondis en grognant puis, lui demandai où nous nous trouvions...

« Frigost, ma belle. A la taverne! ...»


A suivre ...
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MessageSujet: Re: RP 5 : Froid dans le dos. [RP Adrea]   RP 5 :  Froid dans le dos. [RP Adrea] Icon_minitimeDim 15 Juil - 22:21

"Frigost, ma belle. A la taverne! ... "

J’appris par la suite que le sacrieur avait réduit en miettes les boufmouths, me sauvant d’une mort certaine. Nous discutâmes longuement, puis, après lui avoir confié que je devais me rendre au village enseveli, il me proposa de m’accompagner, un peu comme un « garde du corps » . Ma fierté en prenait un coup, mais j’acceptais. J'avais toujours eu la chance légendaire des écaflips, mais, comme le dit si bien notre espèce, la roulette tourne. L’aide de ce sacrieur ne serait pas de trop.

Nous nous mîmes en route vers le village enseveli. L’air était glacial, j’avais extrêmement froid… Le sacrieur, lui, était pieds nus, torse nu. Oui, il était super mignon… mais aussi complètement taré de se trimbaler de manière si peu vêtue par ce temps. Il m’expliqua que seuls certains boufmouths étaient sensibles à la puissance de la terre, ce qui n’arrangea pas mon affaire. Il m’aida à traverser les champs de boufmouths, nous en sortîmes indemnes. Il avait une technique de combat extraordinaire : il réussissait à absorber la vitalité de ses ennemis afin de se régénérer. L’air se réchauffait peu à peu, au fur et à mesure que la journée avançait. Un soleil pâle montra son nez en début d’après midi, alors que nous atteignîmes la foret de pins perdus. Nous traversâmes la foret à pas feutrés, mais sans encombres. Il se fit tard lorsque l’orée de la foret apparut. Nous fîmes un feu, puis, il me montra le chemin que nous devrions emprunter le lendemain matin. Il fallait se rendre au berceau d’Alma, puis, traverser les tunnels de lave et franchir le mont Torrideau. Je désignais une sorte de barrière de rochers, s’élevant non loin de nous… « Et ça, c’est quoi ? » Il m’expliqua que ces dangereuses falaises nous obligeaient à contourner toute l’île, nous empêchant de rejoindre le village enseveli par le chemin le plus court. Je n’avais pas beaucoup de temps devant moi, et j’étais décidée à défier les immenses falaises qui se dressaient devant nous. Nous nous couchâmes en discutant et le feu s’éteignit rapidement.

Le lendemain matin, une voix monotone me réveilla. J'ouvris les yeux, ne comprenant rien au charabia que j'entendais. En me tournant, je fis nez à nez avec mon récent compagnon. J'ignorais ce qu'il fabriquait, mais il semblait me regarder dormir. J'avais une sensation désagréable dans le bas de mon dos, mais je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il m'arrivait. Je fis part de mon choix à mon nouveau compagnon de route qui ne m’avait toujours pas dévoilé son nom. J’étais plus que jamais décidée à grimper ces falaises, je ne doutai pas de mon entrainement. Or, ce jeune sacrieur était très résistant au froid et aux coups, mais ne semblait pas très à l’aise lors de l’escalade des murs de pierre qui se dressaient devant nous. Il s’arrêta à quelques mètres de hauteur. J’appris qu’il avait le vertige. Je l’aidai à redescendre. Le sacrieur ne voulait pas continuer par le même chemin que moi. Je le comprenais, mais j’avais une mission, et j’avais déjà perdu beaucoup de temps. Nous nous séparâmes donc. Il me demanda de prendre soin de moi, et me promis que nous nous reverrions. Il posa un baiser sur mon front et se retourna, choisissant de retrouver le chemin qu’il connaissait. Je le regardai s’éloigner quelques instants, non sans regrets, puis, par de petits bonds agiles, je commençai mon ascension.

Le froid rendait la roche glissante, un challenge de plus pour moi, mais le jeu auquel je m’étais adonnée étant plus jeune - une sorte de rodéo sur craqueleur des plaines - me permettait de trouver mes prises très rapidement et facilitait grandement l’escalade de la roche glacée. J’avançais à bonne allure et j’arrivai bientôt au sommet de la gigantesque falaise. Du sommet, j’avais une vue imprenable. Le ciel était dégagé, ce qui me permettait d’apercevoir le village enseveli. Je pourrais y être avant la nuit. Je pris mon courage à deux mains et commençai à marcher en direction des lointaines bâtisses. La pente était glissante, le sol était recouvert de glace. Je finis par tomber sur le ventre, n’étant pas habituée aux sols glissants, et l’élan que j’avais pris en marchant se retournais contre moi : je dévalais la pente à plat ventre… Je gagnai de la vitesse, ce qui n’étais pas à mon avantage. Je voyais les silhouettes des arbres d’un bois se dessiner devant mes yeux. J’avais pris trop de vitesse, je ne savais plus quoi faire pour m’arrêter. En un dernier espoir de ne pas finir écrasée contre un arbre, je sortis moa griffe pourpre, arme offerte par Aturia, et, en un puissant coup, je tentais de le planter dans la glace. La glace ne se brisa pas, l’arme ne m’avais pas stoppée net. Cependant, je remarquais que mon épée s’était pris dans la glace et traçais un sillon. Je ralentissais !!! Je finis ma course contre un arbre, et la neige que ses branches supportaient me tomba dessus. Par miracle, j’étais arrivée trop lentement pour me blesser. J’étais heureuse d’avoir retrouvé un endroit ou le sol n’était ni en pente, ni gelé. Mon arme était bien amochée, mais c’était le cadet de mes soucis. Une fois la mission terminée, je pourrais toujours aller la réparer.

Je continuai mon chemin, de longues heures durant. Les lumières du village apparurent au loin, peu à peu, au fur et à mesure que la nuit gagnait de l’importance. Je n’allumai pas de feu pour me diriger. Certes, il me permettrai de voir clair autour de moi, mais il y avait aussi de nombreux risques que le feu attire des visiteurs indésirables, et je n’étais plus protégée. Je gagnais donc le village sans lumière, me prenant les pieds dans des pierres, tombant dans des petites crevasses. J’arrivai quelques heures plus tard dans le village.

Il était impossible de trouver la trappe menant au repaire, surtout par ce temps et sans lumière. Je sortis une couverture en cuir noir et laines de minotot et la posa sur le sol. Elle laissait passer le froid mais empêchait l’humidité de la neige d’atteindre mon corps. J’attendais patiemment que le jour se lève.

« J’ai réussi, j’ai réussi !!! »


Un cri de joie résonna dans une des maisons du village. J’entendis une porte s’ouvrir et deux personnes sortirent en trombe de la maison. Un des deux jeunes trébucha, à cause de mes jambes qui étaient au beau milieu de l'étroite ruelle. J’aidais la jeune crâ à se relever en m’excusant. Elle me remercia et se remit à courir, si bien que rapidement, je les avais perdu de vue. Je me demandais ce que ces deux jeunes avaient bien pu trouver, ça pourrait m’occuper en attendant de pouvoir reprendre mes recherches. Je me dirigeai vers la petite bâtisse d’où ils sortaient et toqua. Une fois, puis deux. On ne répondit pas. En tournant la poignée de la porte, je remarquai qu’il n’y avait pas besoin de clé pour accéder à l’intérieur de la maison. Je compris rapidement pourquoi : ce n’était pas une maison, mais un atelier d’alchimie.
Je n’y connaissait rien en alchimie, bien qu’Aturia, une jeune éniripsa, m’avait déjà montré quelques potions très simple à faire. Il valait mieux que je ne touche à rien, de mauvais souvenirs d’expériences ratées remontaient à la surface. Je gardais mes mains dans mes poches, tout en me remémorant la fois ou j’avais réussi à faire exploser l’atelier de bonta. J’avais confondu de la poudre temporelle avec de la poudre de perlinpainpain… Les tubes étaient étrange, et il y avait de nombreux pots avec une mixture jaunâtre à l’apparence gluante. Ma curiosité me poussait à mettre le doigt dedans, ma sagesse m’indiquait que je devrais plutôt reprendre mes recherches. Je sortis ma main de la poche, et ouvrit le pot. La mixture était étonnament chaude au toucher, mais très gluante. C’était dégoutant. Je sortis rapidement le doigt de l’étrange pot lorsque j’entendis arriver, et remis mes mains dans mes poches, mimant un intérêt particulier pour le matériel, sans envie apparente de le toucher. « Vous aimez l’alchimie ? » Un vieux bonhomme m’apostropha. « Heu oui, mais je suis trop pressée pour avoir le temps d’étudier ça de plus près. Tous ces bocaux me fascinent, je me demande ce qu’on peut faire avec. »

- A vrai dire, je n’en sais rien. C’est la jeune Blanche qui s’occupe de l’alchimie, ici. Et en voyant la tête de ce genre de pot *il désigna celui dans lequel mon doigt avait trempé quelques instants* je n’ai pas envie de savoir ce qu’elle fabrique. Du moment qu’elle soigne les malade et qu’elle nous ravitaille en potions de cité, cela nous suffit. »

J’acquiesçait et levai le camp. Le soleil se levait, je sortis du village. Une fois les dernières maisons passées, je me remémorai l’histoire de l’étrange pot jaune. En sortant mon doigt de la poche, je remarquais qu’il était tout bleu, et qu’un film collant s’était formé tout autour. C’était vraiment répugnant, et je regrettais déjà mon geste. Je me demandais si j’allais me transformer en monstre, ou quelque chose du genre, lorsque je trébuchai. Le dieu écaflip soutenait ma quête. J’avais eu une chance incroyable. L’objet qui avait accroché mon pied était une sorte de grosse poignée circulaire, cachée à ras le sol. J’étais sure d’avoir trouvé le repaire bontarien. Je tirais de toutes mes forces…
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MessageSujet: Re: RP 5 : Froid dans le dos. [RP Adrea]   RP 5 :  Froid dans le dos. [RP Adrea] Icon_minitimeLun 16 Juil - 8:23

Je tirais de toutes mes forces, mais la trappe ne bougea pas. Je dégageai la neige pour voir la taille de la trappe. Cette dernière n’était pas très grande, juste assez pour laisser passer un corps humain et de petites caisses. Je vérifiai qu’il ne faille pas de clé, que la trappe s’ouvrait normalement, sans protocole particulier. C’était le cas, c’était une trappe du plus banal effet. Cependant, la glace s’infiltrait dans les rainures du bois, le faisant ainsi gonfler et scellant l’entrée. J’aurais beau tirer, taper, la trappe resterait immobile, ne se soulèverait pas. La chance ne m’avait pas parcourue très longtemps, et je le regrettais...

Il fallait que je retourne à la taverne, que je retrouve l’homme étrange qui savait de nombreuses choses. Certes, je n’avais plus d’argent, mais mon arme pourrait toujours le menacer si l'homme mystérieux n'était pas enclin à négocier. Dépitée, je quittais le village enseveli, alors que le soleil continuait à s’élever, en même temps que le vent. Je me mis à marcher d’un très bon pas, et j’arrivais rapidement au bois ou je faillis m’écraser le jour précédent. Je vis la drôle de pente qui menait aux falaises, et sortit mon épée. Je la plantais dans la glace tel un piolet qu’on planterait pour faciliter une ascension dangereuse. La pente était forte et glissante, je ne pouvais pas l’escalader sans l’aide précieuse de ma griffe pourpre. J’arrivais épuisée aux falaises.

Je n’avais pas le courage de les descendre, mais une idée ingénieuse poignit dans mon esprit. Je détachais ma cape et la rattachais à l’un de mes poignets, en agrippant l’autre côté de la cape avec la deuxième main libre. Je remarquais par la même occasion que le film bleuté sur mon doigt avait disparu, laissant place au soulagement. Je plongeais dans le vide. Tout fonctionnait à merveille : l’air qui passait dans ma cape la gonfla, formant ainsi un parachute. C’était un parachute de fortune, c’est pourquoi il n’était pas aussi efficace qu’un vrai… Je gagnais beaucoup de vitesse et m’écrasais dans la neige. Après avoir retrouvé mes esprits, je remis ma cape en place et me remis en marche. Je voyais la forêt de pins, au loin, mais d’instinct, je savais qu’il fallait que je me dirige vers le lac gelé pour regagner plus rapidement la bourgade de Frigost. Ce que je fis. Je sortis mes dernières provisions tout en continuant mon chemin.

J’arrivais sur le lac gelé lorsque je vis un jeune homme près de la rive. Il était assis sur un morceau de lac, partie glacée, et observait attentivement ce qui se passait dans l’eau du lac, un trou avait été fait. Stupéfaite, je lui demandais ce qu’il scrutais de la sorte, dans l’eau. Je pensais initialement que c’était une nouvelle méthode de pêche, mais sa réponse fut tout autre …

« C’est une expérience très importante, il faut que je prenne soin de Blanche à tout pris…
- Blanche ? L’alchimiste du village enseveli ?
-Oui, en effet. Vous la connaissez ? »

Je n’eus pas le temps de lui expliquer la rencontre avec le vieil homme du village enseveli : une jeune femme -celle qui avait trébuché à cause de mes jambes- sortit de l’eau glacée. Je ne savais pas comment elle faisait , mais c’était incroyable. Elle aurait du mourir dans cette eau à la froideur insoutenable… Elle était totalement nue, et sa peau était d’un bleu éclatant. Elle était incroyablement belle. Je n’étais pas attirée par les femmes, mais je savais reconnaître la beauté lorsque je me trouvais face à elle. Ses cheveux dégoulinants d’eau glacée étaient aussi très bleu et magnifiques, mais bien plus foncés que la couleur de sa peau. Elle remarqua sans doute mon air interloqué, et m’expliqua ce qui se passait, tout en se séchant et en se rhabillant. Elle perdait sa couleur bleue, au fur et à mesure que la serviette séchait toutes les parties de son corps.

« Depuis quelques temps, mon ami et moi expérimentons : deux vieux enutrofs parlaient de la pêche sous marine à Sufokia, et surtout ce qu’elle rapportait ! Or ici, il fait trop froid pour se baigner. Je remarque cependant que tous les mansots se baignent avec aisance. J’ai fait des recherches sur leur graisse et c’est elle qui leur apporte la protection contre le froid. *elle sortit un pot jaunâtre de la même sorte que ceux présents dans le local d’alchimie* Regarde, lorsque je trempe mon doigt là dedans, une sorte de film se forme. Je peux ensuite plonger mon doigt dans l’eau glacée sans ressentir la sensation de froid. Le problème actuellement, c’est que cette potion est gluante et désagréable lorsqu’on la passe sur le corps. Faudrait que j’y travaille. Ah, et l’autre problème, c’est qu’il faut se passer cette gelée partout sur le corps. Si un endroit de ton corps n’est pas recouvert par cette dégoutante mixture, tu es paralysé par le froid dans la minute qui suit.
-Vous avez l’air très renseigné…
-C’est parce que j’en ai fait les frais, m’expliqua t’elle en riant. En tout cas, lorsque la potion incluant cette graisse sera au point, ça nous rapportera gros ! »

Elle me trouvait sympathique, et m’offrit trois pots de graisse, ainsi qu’un sac totalement étanche et imperméable pour y mettre mes affaires. Je lui demandais si elle pouvait me fournir du sang de phœnix, elle en sortit une fiole de sa poche. Je la remerciai.

Je vis rapidement que les deux jeunes me dévisageaient. Je ne savais pas ce qu’ils avaient, et leur demandai donc pourquoi me regardaient ils de la sorte.

« Hé bien …Vous êtes le deuxième étranger qu'on croise, alors qu'il n'y a pas beaucoup de passage par ici... On a aussi croisé un sacrieur venu de la bourgade, qui se dirigeait vers le village enseveli. On lui a indiqué le chemin, et il nous demanda si on avait pas vu une écaflip. Il a fait une description parfaite de toi, pas un petit truc approximatif. On lui a dit que si, on t’avait vu brièvement dans les rues du village enseveli. Il avait l’air vachement rassuré, et il a continué son chemin. »

Tandis que les deux jeunes se remirent en route vers le village enseveli, je continuai mon chemin sur les bords du lac gelé, en direction de la bourgade, en repensant à ma rencontre avec le bel autochtone. Le lac était immense, le soleil à son zénith. Je remarquai soudain un attroupement anormal de monstres ; en m’approchant, je vis que des mansots de toutes sortes s’affairaient autour d’un monceau de bois. Je pouvais sentir l’odeur du poisson d’ici. Jay n’étais probablement pas loin, je remarquais le symbole de la milice Bontarienne sur quelques morceaux de bois. Il fallait que j’en sache plus, mais je ne pouvais pas me risquer de me faire agresser par ces monstres dont je ne connaissait rien. Je m’assis pour réfléchir, lorsque mon regard se posa sur un des trous faits dans la glace. L’eau était bleue, mais ce qui frappa immédiatement mon regard était tout autre. Immobile, l’objet avait la forme d’une caisse. Et si Jay s’était noyé ?? Il fallait que je me rende sous l’eau. Je n’avais aucune chance de le trouver vivant si ma théorie était vraie, mais je ne pouvais décemment pas continuer mon chemin sans prêter attention à cet élément déconcertant. Je tentais de deviner la forme de l’objet qui était au fond de l’eau … Je décidai de vaincre mon appréhension face à l'eau, sortit un des pots de graisse offerts par Blanche et me déshabillais. J’avais très froid, le vent profitait de ma nudité pour courir le long de mes membres. Après avoir rangé mes affaires dans le sac, j’étalai la potion sur toutes les parties de mon corps, et j’avais presque terminé lorsque je vis, au creux de mes reins, un étrange signe que je n’avais jamais vu auparavant. Je ne savais pas d’où ce tatouage venait et prise de panique, je perdis l'équilibre et glissai dans la cavité naturelle emplie d’eau. Par réflexe, j’agrippai mon sac, qui était trop léger pour me maintenir hors de l’eau. Il coula avec moi. Je ne sentais pas la sensation de froid, c’était étrange. Je nageai jusqu’à l’objet que j’avais vu à la surface, oubliant peu à peu le tatouage que quelqu’un avait dû m’imposer. De nombreuses questions se bousculaient dans ma tête. L’objet était bien une caisse appartenant à la milice bontarienne, et je pouvais encore remarquer les bribes d’un tampon qui soulignait que le contenu du caisson était du poiskaille. Je soulevais la boite, mais très vite, je ressentis un courant se former. Prise de panique, je me débattis, tentant de remonter à la surface pour reprendre mon souffle, oxygène nécessaire à ma survie. Le courant se battait contre moi et m’emmena. J’étais emportée dans une cavité, à l’intérieur du lac. J’avais peur, oui. Tout se passa très rapidement, la cavité menait à une cascade souterraine. J’étais propulsée, avec l’eau, dans une immense salle. Après être tombée dans un second bassin, à cause du courant qui aboutissait à la cascade, je remontais à la surface. Dans la salle souterraine, je pouvais voir beaucoup de choses… Un feca… J’avais retrouvé Jay…

Le jeune feca semblait très mal en point. Il flottait en l’air, entouré d’une sorte d’aura. Je pense que c’était une immunité, mais n’en étais pas sûre… Je sortis la fiole de sang de phœnix de mon sac et traversais l’aura. Une étrange chaleur m’envahit. Je donnais à boire au feca qui se réveilla après quelques minutes, l’immunité s’estompa.

Il reprit ses esprits et me remercia, puis, m’expliqua que des brakmariens l’avaient attaqué, attaché et assommé, pensant que les mansots feraient le reste. Ils ont ouvert une des caisses de poiskaille pour attirer les monstres puis se sont enfuis. « J’ai essayé de me détacher, mais j’étais à moitié dans les vap’s à cause de leurs coups, et les mansots sont arrivés à une vitesse folle. C’est fou le flair qu’ils ont. La suite est facile à imaginer : un trop grand nombre de mansots sur une petite portion de lac gelé et la glace se brise, m’emporte dans l’eau. Cette eau glaciale me fouetta et j’eus le temps de lancer, avec les forces qu’il me restait, une immunité. Mais je ne sais pas comment je suis arrivé là… »

Je lui expliquai à mon tour qu’un courant fort attirait les corps dans cette cavité souterraine. Il récupéra les deux caisses de poiskaille en bon état et me demanda une potion de cité.
« Puis je te demander d’aller chercher les sacs de frostiz ? Il faut que je me rende auprès d’Amayiro pour lui demander de repousser les festivités.
-Je crois qu’il s’en doute un peu, mais soit. Je vais aller chercher ça pour toi. Tu as un papier qui confirme qu’on doit te livrer ?
-J’ai juste ce badge à montrer. *Il sort son badge de milicien bontarien* Mais je suppose que toi aussi tu en as un.
-Effectivement. »

Je lui tendis une potion de cité et le vis disparaitre avec les deux caisses sous les bras. Je me demandais à présent comment sortir. Je vis une faiblarde lumière venir du haut de la grotte ; j’espérais que c’était la lumière du jour. Je cherchais une manière de grimper jusqu’au plafond de la salle, afin de l’étudier de plus près. Je fouillais dans mon sac et y trouvais une corde. Je ne savais pas comment me débrouiller avec si peu d’aide. La salle souterraine était close, il n’y avait que deux issues apparentes : le plafond apparemment ouvert de la grotte, et l’ouverture d’où débouchait la cascade. Je ne voulais pas me tenter à une ascension trop risquée, mais le froid de l’eau ne m’enchantait guère.

Je finis par me décider d’escalader la roche de la grotte. C’était très compliqué de grimper : la roche friable s’effritait sous mes pieds, et chacun de mes mouvements risquaient de provoquer un éboulement. J’atteignis le sommet difficilement, mais je pus voir l’ouverture, très étroite, qui était perchée à quatre mètres de hauteur à vue d’œil. Je m’engouffrai dans l’étroit passage. Je sentis le vent m’ébouriffer les cheveux, me caresser les joues, glisser le long de mes lèvres entrouvertes. Il parcourait mon corps qui sortait de la grotte. Mes vêtements se déchiraient au contact de la roche. J’étais en transe, cet obstacle m’avait exténuée. Allongée dans la neige, à côté du passage je voyais le soleil se coucher… Je me remis en marche peu après, mais il fallait avouer que j’étais perdue. Je m’arrêtais près d’un arbre que je n’avais jamais vu sur le continent. Je m’y adossais et m’endormis.


Je me réveillais le lendemain matin. Un flocon de neige s’était posé sur mon nez, me réveillant. Je m’étirais et me mis en route vers le sud. Je n’étais pas sûre de mon chemin, mais j’avançai d’un pas décidé. Je ressentis soudain une vive douleur, alors que je cherchais un moyen de m’orienter. Cette douleur était apparue sans raisons. Le coin était calme, l’air était frais. Cette insupportable douleur au creux de mes reins ne provenait de nulle part. A moins que… C’était le tatouage. Il me brûlait. Celui qui avait prononcé ça s’était lié avec moi, d’une manière que je ne connaissais pas. La douleur s’estompa rapidement. J’étais troublée par ce qui venait de m’arriver. J’avais ressenti la peur, la souffrance, mais aussi la témérité et la ténacité. Je ne comprenais pas qu’une créature puisse endurer tant de souffrance en y résistant et en ayant tant de rage de vaincre… Mais oui… J’étais tellement naïve… Les seuls êtres capables de résister à tant de douleur étaient les sacrieurs… Et je n’en avais croisé qu’un, récemment… Mais pourquoi lui ? Pourquoi nous avait il liés ? De nombreuses questions se bousculaient dans ma tête …
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MessageSujet: Re: RP 5 : Froid dans le dos. [RP Adrea]   RP 5 :  Froid dans le dos. [RP Adrea] Icon_minitimeLun 16 Juil - 8:37

Je ne pouvais y répondre. Ces questions étaient troubles. Seul ce sacrieur pouvait m’indiquer les raisons de son geste. Je continuais de marcher dans la neige, le vent soufflait dans mes cheveux. J’avais pris quelques instants pour recoudre grossièrement mes habits, déchirés par des rochers.

Je m’étais habituée au froid ambiant et mon esprit était animé d’un bien être étrange, dont je ne connaissais pas la source. Malgré ce satané sacrieur qui m’obsédait. Je souhaitais le revoir. Mes sentiments envers lui étaient totalement contradictoires. Je relevai la tête vers le ciel et me mis à associer la forme des nuage à des animaux. J’étais tranquille et ne craignait pas les monstres très calmes ce matin là. J’avais juste entendu une longue bagarre le matin même, bagarre à laquelle je n’avais pas prêté attention. La malchance me poursuivait malheureusement : le nez dans les airs, je n’avais pas vu une crevasse se dresser sur ma route.

Je tombais.

Très rapidement, presque instantanément, je sortis mon épée et tentai de stopper ma course dans le gouffre en la coinçant dans une des fissures de la paroi. J’étais suspendue dans la crevasse de glace, non loin du rebord. Je ne voyais pas le fond et mon épée avait subi de nombreux dommages. J’étais trop bas pour que mes mains agrippent le rebord, il ne manquait cependant que quelques centimètres. Je hurlai de toutes mes forces pour que quelqu’un m’aide, mais ce que je craignais était réel : je criais dans le vide, personne ne pouvais m’aider, parce que personne ne s’aventurait où j’étais. Cette maudite île n’était que le lieu de reproduction et d’épanouissement de nombreux monstres inconnus sur le continent.

Je tentais une traction pour essayer de grimper et ressortir du piège mortel que je n’avais pas su esquiver. Malgré la musculature de mon corps, j’étais davantage habituée à me servir des muscles du bas de mon corps : mes cuisses me servaient à bondir et ma silhouette athlétique me permettait une souplesse et une agilité dont peu de gens pouvaient se vanter d'en être dotés. Aussi, mes bras ne m’étaient inutiles pour me sortir de cette galère. Par désespoir, je lançai une des fées d’artifices qu’on m’avait donné quelques temps auparavant. Je continuai à crier en lançant une deuxième fée. La lumière éclatante du soleil ne favorisait pas la visibilité de mes explosifs. Dans un geste de désespoir, je m’écorchais tout l’avant bras et la main contre un pan de la paroi en espérant que le lien entre le sacrieur et moi se réveillerait. J’avais mal. Je criai de moins en moins fort. Le sang qui fuyait mes veines me rendait vulnérable. Je ressentais malgré tout une sorte de régénérescence, dont je ne comprenait pas la provenance. Et si le tatouage me protégeait ? Le sort qu’avait lancé ce sacrieur était surprenant, mais mon bras s’ankylosait. J’eus rapidement des fourmis dans le bras et je tentais d’agripper mon épée de la main blessée. Je fermais les yeux. Je savais que j’allais lâcher prise. Mon bras ensanglanté me faisait très mal -trop mal-, et le second ne servait plus à rien, meurtri par l’étrange mal qui gagnait peu à peu la totalité de mon membre. Je ne pouvais me défaire de cette saleté d’ankylose…

Toujours les yeux fermés, ayant perdu tout espoir de sortir de ce calvaire et à bout de forces, je lâchais prise. Contre toute attente, je ne tombais pas. Un puissant bras me tira vers la lumière du jour, m’écrasant le poignet, probablement de peur de me laisser tomber. J’étais sur la neige. Sauve, ou presque. Je reconnus le sacrieur que j’avais rencontré la première fois. Il était toujours aussi beau, son corps musclé me permettait de me sentir en sécurité. Il avait quelques cicatrices que je n’avais pas remarqué la première fois, peut être fraichement acquises. Je ne savais pas quoi lui dire… « Merci »

Epuisée, je me reposais dans ses bras. Allongée dans la neige à ses côtés, je me sentais en sécurité...
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MessageSujet: Re: RP 5 : Froid dans le dos. [RP Adrea]   RP 5 :  Froid dans le dos. [RP Adrea] Icon_minitimeLun 16 Juil - 13:35

Je me réveillais au chaud, dans les bras du sacrieur. Son souffle régulier et chaud sur mon cou avait fini par me chatouiller, me réveillant. En essayant de me redresser, je le réveillais aussi. Après avoir rattaché ma tunique, je regardais le sacrieur et l’embrassais, comme pour le remercier. Il me rendit un baiser langoureux beaucoup plus passionné tout en me prenant par la taille, un baiser qui avait pour moi une tout autre signification.

Je lui expliquai ensuite que je devais aller chercher des sac de frostiz stockés dans l’atelier des paysans de Frigost. Nous nous mîmes en route. Il souhaitait m’escorter et j’en étais très heureuse. J’essayais de cacher cette joie qui m’envahissait pour ne pas avoir à répondre à d’éventuelles questions, mais il remarqua immédiatement mon large sourire et mes yeux verts qui brillaient. « Alors? Tu es si contente que je t’accompagne?» Je bafouillais. A vrai dire, il était d’une compagnie fort agréable : très charismatique, agréable à regarder, courageux et protecteur. Il était aussi très drôle et cultivé, et avait un petit côté mystérieux qui me plaisait et me fascinait énormément.

Nous vîmes rapidement se dessiner les champs devant nos yeux et continuâmes à nous approcher. Devant le grand bâtiment en bois qui s’élevait devant nous, je montrai mon badge bontarien. On m’apporta trois gros sacs de frostiz. J’attachais deux sacs l'un à l'autre et les posais sur mon épaule. Je soulevais le troisième sac de ma main libre. Le sacrieur ne l’entendit pas de cette oreille : il souleva les deux sacs attachés entre eux avec une facilité qui me déconcertait et ne me laissai finalement qu’un sac. Ma fierté en prenait un coup, mais il m’expliqua par la suite que sa famille lui avait appris à être galant.

Nous arrivâmes sans encombres jusqu’à la bourgade de Frigost, nous marchâmes jusqu’au zaap. Nous arrivâmes instantanément à Bonta. Le soleil et l’air chaud nous étouffa. Habitués tous deux à l’air glacial des plaines frigostiennes, nous ne nous sentions pas à notre aise dans la cité des anges. Grâce aux zaapis, nous nous rendîmes rapidement à la milice pour livrer au cuisinier les sacs de frostiz, puis, nous nous rendîmes devant Amayiro. Aturia me sauta au cou lorsqu’elle me vis arriver. Voilà des jours qu’elle m’attendait, elle avait même cru que j’étais morte. « Hé non, plaisantais je, on ne se débarrasse pas si facilement de moi !» Je lui présentais aussi le sacrieur qui m’avait permis de venir à bout de la mission. Amayiro reconnus le sacrieur et l’apostropha « Hé bien, cela faisait quelques temps que nous ne t’avions pas vu ici ! »

Je ne prêtais pas attention à ce qu’ils disaient, trop occupée à raconter les événements des derniers jours à mon amie, elle exigeait les moindres détails, mais je fis le silence sur certaines parties de mon récit afin de l’abréger. Elle pointa du doigt le sacri. « Et lui, c’est qui ?»
Mon visage se colora d’un rose foncé. « Arrêtes ça, on ne pointe pas les gens du doigt. » Je changeai rapidement de conversation, Aturia comprenait qu’on parlerait de lui plus tard. Notre attention se porta soudainement à une bagarre qui avait éclaté dehors. Les miliciens se battaient entre eux ! C’était incompréhensible… Les miliciens étaient d’habitude des hommes surentrainés mais fiables, de nature noble et frères d’armes. Amayiro criait à ses hommes de s’arreter, mais rien n’y fit. Les hommes essoufflés, ne pouvaient dire mot dans le chaos environnant. C’est alors qu'Atu' cria « Les brakmariens !!! Différenciez les par leurs armes !!! »

C’était une ruse. Elle les avait repérés. Les brakmariens, fourbes et revanchards, avaient profité de notre désorganisation ponctuelle pour lancer une offensive qui visait à libérer les prisonniers. Ils avaient imité à la perfection les habits des gardes bontariens, à une exception prêt : ils utilisaient des lances à un seul côté tranchant, tandis que nos alliés utilisaient des lances à deux côtés tranchants. Nous prîmes part à la querelle. Pas très longtemps pour ma part, malheureusement. Je fus assommée. C’était le noir complet. Il savaient que j’étais un membre influent de la milice Bontarienne. On me réveilla en me lançant un seau d’eau sur le corps. J’étais allongée sur une table, ligotée. La salle était sombre et les âmes qui étaient passées ici avaient été tourmentées. La salle me faisait froid dans le dos. C’était une salle de torture. Je fermais les yeux, essayant de me concentrer sur les dires des ennemis qui complotaient. Je n’arrivais pas à les entendre. On tendit soudain mon bras et on le lacéra avec des scalpels, prémices des souffrances que j’allais probablement endurer pendant de longues heures…

**********


La bataille avait été longue. J’avais perdu Adrea de vue. Je m’en voulais. Elle était faible après cette longue mission et j’aurais du protéger mon amie. J'espérai la retrouver rapidement. Je me rendis auprès d’Amayiro, très occupé à rassurer la population et à appeler toujours plus de médecins pour nos troupes.

« Je vais chercher nos hommes. Adrea est avec eux.
- Sois prudente, Aturia. Il avait l’air très inquiet, je le questionnai. Adrea est détentrice de nombreux secrets de la milice. Ne crois pas qu’elle sera traitée comme une prisonnière banale qu’on jette dans un cachot…
- Aucun mot ne peux sortir de sa bouche. C’est une personne fiable !
- La torture peut faire parler de nombreuses personnes. Même les plus fiables et les courageux.
- PAS ELLE ! Je pleurais à présent. J’avais peur de ne pas la retrouver en vie. Je me met à sa recherche.»

Amayiro fit un signe de tête afin d’acquiescer. « Moi aussi je viens. J’ai mal… Elle a mal… Ils ont commencé… Ils la font souffrir. Beaucoup trop souffrir.»

Nous nous mîmes en marche vers le transporteur brigandin très rapidement. Je ne souhaitais pas faire route avec ce satané sacrieur. Il n’était pas agile, il avait le vertige -il fallait que je trouve un stratagème pour qu’il accepte de monter dans le transporteur- … Je le voyais comme un boulet, alors qu’il n’avait pas encore dit un mot. Il était froid, le regard dans le vide. Et beaucoup trop musclé pour me plaire.

Nous arrivâmes au transporteur brigandin. Il fit la grimace, mais monta sans rechigner. C'était plus simple que je ne l'aurais pensé.
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MessageSujet: Re: RP 5 : Froid dans le dos. [RP Adrea]   RP 5 :  Froid dans le dos. [RP Adrea] Icon_minitimeMar 17 Juil - 9:01

Le sacrieur monta dans le transporteur brigandin sans faire d’histoires. Tant mieux, je n’aurais pas supporté qu’on prenne un autre chemin. Certes, les transporteurs brigandins étaient secoués par les vents et donc susceptibles de s’écraser, mais ils étaient le moyen de transport le plus rapide, et Adre ne pouvait pas attendre. J’ignorais s’il avait pris une potion contre le vertige, peu importe, je m’en fichais pas mal.

Pendant le voyage en transporteur, je remarquais que le sacrieur était en nage. Je me demandais un instant s’il s’agissait du vertige –bien qu’il était roulé en boule, dans un coin du large panier d’osier dans lequel nous nous trouvions, ou s’il s’agissait de la chaleur, puisque j’avais entendu dire qu’il venait de Frigost. Il souffrait peut être aussi. J’avais cru comprendre qu’il ressentait ce que ressentait mon amie, je ne sais par quel enchantement… Leurs liens étaient étranges, je ne comprenaient pas tout, mais la manière dont Adre m’avait fait taire était anormale. Et le regard qu’elle lui portait me disait qu’ils ne pouvaient pas être de simples amis. Le sacrieur se tordait à présent de douleur. Il semblait avoir mal au ventre… Je ne pouvais pas le laisser comme ça, malgré le dédain et le mépris que j’éprouvais à son égard. Je lui proposais une potion.

« Ce n’est pas la peine, ta potion n’auras aucun effet. Je subis ce qu’on lui inflige, et elle, elle ressent les blessures de manière minime. C’est un envoutement qui permet de ne pas l’affaiblir trop rapidement, j’avais peur pour elle alors que nous étions sur Frigost… A présent, j’ai peur que le sort se rompes prochainement. J’ai peur pour elle… »

Je n’avais pas tout compris de son récit, pas grand-chose, même, mais il ne voulait pas de ma potion. Et ça, je l’avais vu lorsqu’il repoussa ma main, munie de la fiole bleue d’eau de fée… Girle Pylote nous annonça que nous arrivions à la porte de Brakmar…

« Il va falloir user d’ingéniosité pour entrer…
- Mais… De quoi parles tu ? Tu n’est pas un espion de la milice Bontarienne ?
- A vrai dire, non. Je suis guerrier… »


Je n’en croyais pas mes oreilles. J’entendis un léger « je suis désolé » alors que je me tapais le front avec ma main. Je lui demandais alors s’il connaissait Brakmar. « Oui, comme ma poche ! J’ai souvent participé à des invasions et autres missions… » Bon, tout n’était pas perdu. Il ne remontais pas pour autant dans mon estime. Pour ne pas m’encombrer de lui, je lui proposais de nous séparer, afin de rechercher Adrea plus efficacement. Il accepta. Étant espionne, je lui proposais d’entrer par la sortie nord, généralement très bien gardée, pour me rendre ensuite auprès de notre agent double, Bishom pot, puis, j'irais à la tour des ordres. Lui, il irait jusqu’à la sortie est de Brakmar, moins gardée, pour se rendre ensuite à la milice. Nous nous séparâmes. Tant mieux, je ne le sentais pas, ce sacri. Il était vraiment très étrange.

J’avalai une potion de camouflage total et commençai à ramper très près du sol, afin de ne pas me faire repérer par les miliciens. Je passais le pont sans problèmes et me retrouvais rapidement entre les murs de la cité ennemie. Après avoir passé quelques rues, je retrouvais l’agent double. Nous discutâmes rapidement, je ne souhaitais pas me faire repérer. Il m’informa que la plupart des captifs se trouvaient à la milice. Mais il ne savait rien pour Adre, hormis qu’elle ne se trouvait pas à la milice. J’étais de plus en plus inquiète pour elle. Je me dirigeai vers la tour des ordres, espérant la trouver.



*****



J’avais mal. On m’avais passé à tabac, sans que je puisse me défendre. Deux de mes côtes me faisaient horriblement souffrir. On m’avais ensuite fait prendre une douche glacée, puis jetée dans un cachot. J’attendais, je savais que ce n’était pas fini. On ne m’avait pas encore parlé. Mon bras lacéré avait très mauvaise mine. Mes artères n’avaient pas été touchées, mais mes plaies s’infectaient rapidement. Le sang secs sur ce qu’il restait de mes vêtements déchirés sentait horriblement mauvais. La seule consolation que j’avais était de rêver de la nuit que j’avais passé dans les bras de ce sacrieur. Je songeai aussi à Aturia qui était sans doutes déjà dans Brakmâr pour me libérer, lorsqu’on vint me sortir de mes pensées.

On me traina dans de nombreux couloirs et escaliers. J’arrivai dans une salle que je ne connaissais pas. La salle était vraiment étrange et très lumineuse, une sorte de petite piscine bouillonnante se trouvait au centre de la pièce, et un canal venait de l’extérieur et passait sous la piscine. C’était un canal de lave, cette dernière chauffait à des températures inimaginables l’eau fumante du bain, qui lui donnait un aspect effroyable. On me fit monter au bord de ce bain. Je m’attendais à ce qu’on me pose une question , question qui trahirait mes semblables, les bontariens. Même pas. Ils me jetèrent dans l’eau qui m’ébouillantai. Je sentais le pouvoir du sacrieur en moi, malgré la douleur, je savais qu’il absorbais ma souffrance.

Je bondis rapidement hors de l’eau à la chaleur mortelle, mais trop affaiblie par mes blessures, mes réflexes étaient moindres : les gardes me rattrapèrent très rapidement, alors que je tentais de m’enfuir par les escaliers que j’avais descendu quelques minutes auparavant. Un des gardes me rattrapa à l’aide de sa lance, en tranchant une partie de mon abdomen. Je m’effondrais sur les pavés glacés du sol. J'avais tellement mal ...


*****


Il fallait que je mette la main sur Adre rapidement, je savais que tout n’était plus question que de quelques heures. J’eus une idée risquée. Peu importe, à vrai dire, j’avais le goût du risque. Et j’avais aussi de la chance. J’espérais qu’elle ne me lâche pas maintenant. Je m’approchais d’un garde faisant sa ronde par derrière et l’assomma. Je chipais son badge de milicien, le trainai jusqu’à la cave d’une maison, et l’y enferma . Il fallait à présent que je me rende à la milice. Je bouleversais totalement mes plans, peu importe. Tout était calme, près de la milice. J’étais inquiète : ce maladroit de sacrieur avait il déjà pénétré le lieu où je me rendais ? Ou s’était il attardé ailleurs ? J’entrais et remarquai rapidement Oto mustam. D’un pas décidé, il me vis approcher l’air interrogateur.

« Emmenez moi devant Adrea, exigeais-je d’un ton enjôleur.
- Qui est cette Adrea ? Que voulez vous ? Il ne comprenait apparemment rien. Tant mieux, Naga n’avait pas parlé.
- Vot’ prisonnière là ! Celle que vous torturez. *Il brandit alors son épée et empoigna mon tricot de peau. Je protestais en montrant le badge brâkmarien volé précédemment.* Ho, doucement, hein .J’ai rien fait pour mériter qu’on me fasse la peau. C’est moi qui suis sensée m’occuper des instruments de torture. Je lui montrais à présent mon arme de forgeur. Une arme très puissante, que seuls les maitres étaient autorisés à manier.
- C’est Emma sacre qui s’occupe de ces choses là, habituellement, me souffla t’il, toujours en me tenant le maillot. Je me dégageai. Et comment sais tu le nom de notre prisonnier ?
- Elle est malade Emma, elle m’envoie. Puis pour votre prisonnier, vous avez pas dû lui demander bien fort, hein. Mon regard le défiais.
- Qu’est ce qui me prouve que je peux te faire confiance ? Je n’ai jamais vu ton visage ici, grogna t’il l’air dédaigneux.
- Tendez moi une potion de camouflage total. Ce qu’il fit. Je l’avalais et disparus devant ses yeux ébahis. Ce n’est pas parce que je me fais discrète dans vos rangs que vous ne pouvez pas avoir confiance en moi. »

Je m’amusais à le chercher, c’était presque devenu ludique pour moi, tellement c’était facile. J'avais de la chance, il réagissait de la manière que j'espérais. Il me fit signe de le suivre. Je jubilais. Nous sortîmes de la milice et il pointa du doigt la direction que je devais prendre. Il me chuchota que la prisonnière se trouvait dans un des cachots secrets de Brakmâr. Je me rendis jusqu’au quartier des bouchers et pris l’escalier qui descendait vers le sous sol de l’atelier. Les deux gardes postés à l’entrée des sous sols me donnèrent du fil à retordre, mais j’avais su les convaincre.

J’entrais et découvris un large couloir qui donnait sur une multitudes de portes. J’interrogeais un milicien qui passai, il m’indiqua une porte sur la gauche, sans me poser aucunes questions. Il trouvait ça normal que je traine ici, habillée en civil. Tant mieux, je ne perdais pas de temps. J’entrais sans frapper. « Laissez moi avec elle, bande d’incapables. » J’étais certaine qu’ils ne savaient rien. Sinon, Oto mustam aurait fait des allusions concernant Adre. Or, il ne savait même pas son nom. Le jeu continuait. « Je viens de la part de Domen et d’Oto mustam. Vous n’avez pas réussi à la faire parler. Je vais m’en charger à votre place puisqu’il faut tout faire soi même ici. » Un mouvement de contestation se fit entendre ; les salauds qui torturaient mon amie avaient pour ordre de ne pas la quitter des yeux. « Bien, puisque vous voulez assister au spectacle.» Plus personne ne bronchais. Adre était dans un sale état, je ne savais même pas si elle était consciente.

La salle était de taille moyenne. Une cheminée avec un feu allumé, deux tables, une armoire située à côté de la seule issue de la pièce, et Adre recroquevillée dans un coin. Je posais mon sac sur une des tables et sortis quelques fioles. Je savais que personne ne pouvait reconnaitre ce qu’elles contenaient : j'avais pris soin d'enlever chaque étiquettes. J’attrapais une des fioles et un couteau, et m’approchais de mon amie. Elle était allongée dans un coin, sur une sorte de table, pieds et poings liés pour ne pas qu’elle fuis. Je lui ouvris la bouche avec le couteau -il fallait que je joue le jeu du dégout des bontariens jusqu’au bout- et lui fis boire la potion. Après lui avoir fait un clin d’œil, je la questionnais.

« Qui es tu ?
- Je m’appelle Adrea.
- Quelle est ton statut au sein de la milice bontarienne ?
- Je suis maîtresse des illusions, au sein de la milice de Bonta. »

Un des gardes éternua, je me retournais et m’approchais d’eux d’un pas agacé. « Sortez. Laissez moi faire mon travail dans les meilleures conditions possible.
- Je ne peux pas sortir, j’ai des..
- Des ordres, oui ! Je m’emportais. Je vous ai dit de dégager. Restez devant la porte si vous avez si peur d’un évasion. Je ne veux plus de vous dans les pattes, est ce clair ?! »

J’avais réussi à les intimider. Je pouvais être une vrai lionne, lorsque je me mettais en colère. Je gardais cependant à l’esprit que les lieux étaient bien gardés et qu’on nous espionnais par des fentes cachées faites dans les murs. J’en avais repéré une près de l'armoire. Je fis taire Adre du regard. Ses yeux suppliants me firent comprendre qu’elle souffrait et que je devais faire au plus vite pour nous sortir de là. Entrer avait été facile, mais il falait que je trouve un plan pour nous faire sortir. Je concoctais rapidement une banale potion de soin et la lui fis boire. « J’ai chaud… » Elle était enfin rentré dans mon jeu. « Oui, je t’ai donné du poison. Ca ne va pas te faire mourir, mais tu vas ressentir de plus en plus de brûlures, partout dans ton corps. » Je continuais à lui délier la langue en lui posant des questions inventées concernant des plans d’invasions imaginaires, tout en rangeant mes fioles. Les brâkmariens se méfiaient, je les entendaient chuchoter derrière la porte.

Je saisis une dernière potion et en fis boire un peu à Naga. Je n’avais plus beaucoup de temps. J’avalai une gorgée de la même potion et lançais mon sac dans le feu. En un instant, nous devenions invisibles. Je portais Adrea sur mon dos, elle accrocha ses mains autour de mes épaules, et montais sur l’armoire. Le sac pris feu et les fioles explosives s’enflammèrent à leur tour. Une violente déflagration apparut au moment où les gardes entrèrent en trombe, je profitais de l’agitation pour voler hors de la pièce, qui se referma aussi sec. Ils pensaient probablement que nous nous trouvions toujours à l’intérieur. Je courrais à présent pour sortir de l’édifice, je ne pouvais utiliser mes potions de cité qu’à l’extérieur. Je ne pouvais pas utiliser la porte principale, les deux miliciens qui m’avaient assaillis de questions initialement ne me laisseraient jamais faire. Je sentis Adre me lâcher. Il fallait qu’elle tienne bon, on y était presque. J’escaladais une des tapisserie murale, m'aidant de mes petites ailes pour m'envoler, et agrippais la fenêtre qui donnait sur le sol lorsqu'Adrea me lâcha totalement. Dans un volte-face rapide, j’empoignais sa main et bondis hors du couloir, sur le sol de la rue des bouchers. Elle était désormais inconsciente. Je la pris dans mes bras et avalais une potion de cité avec une petite pensée pour le sacrieur. Je ne savais pas ce qu’il était devenu…

Nous apparûmes devant de nombreuses personnes, à l’intérieur de la milice. Toutes les jeunes recrues avides de sang s’adonnant aux traques nous regardaient l’air effrayé, Amayiro accourra vers nous, ainsi que Thomas Sacre. Je leur confiais Adrea et m’effondrais contre un des murs intérieurs de la salle. Une foule se pressait maintenant dans la milice. Des gens chuchotaient, d’autres pleuraient, une jeune fille s’était évanouie en voyant l'état de mon amie. Je remarquai que plusieurs personne avaient vomi. De nombreux médecins coururent vers elle pour lui porter secours. Amayiro tentait de savoir ce qu'elle avait subi, sans grand succès. Elle ne se réveilla pas. Son corps meurtri avait été déchiqueté en plusieurs endroits : un de ses bras avait été lardé de coups de scalpel et le sang séché se mélangeait aux chairs à vif. Elle semblait avoir été brûlée, ou ébouillantée sur une bonne partie du bas de son corps, et son ventre était perforé de plusieurs coups qu'on lui avait asséné. Elle avait aussi de nombreuses contusions et d'innombrables griffures, sur tout le corps.

Soudain, alors que mon amie était conduite en soin intensifs, plusieurs voix se firent alors entendre dans le couloir de la milice, dont une voix très familière…
Le sacrieur courait dans le couloir, le sourire aux lèvres, bousculant certaines personnes. Il avait dû sentir qu'Adre avait été libérée.
« Pardon, laissez moi passé s’il vous plait, j’ai rendez vous avec un ange ! » Il s’arrêta net lorsqu’il me vis, assise contre le mur, en pleurs. Je relevais la tête. « Tu ne crois pas si bien dire… »

Je remarquais qu’il avait libéré nos hommes. Il s’assit à côté de moi et nous discutâmes. Il fallait à présent attendre l’avis de nos soigneurs et le retour d'Amayiro.

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MessageSujet: Re: RP 5 : Froid dans le dos. [RP Adrea]   RP 5 :  Froid dans le dos. [RP Adrea] Icon_minitimeVen 20 Juil - 15:10

Je remarquais qu’il avait libéré nos hommes. Il s’assit à côté de moi et nous discutâmes. Il fallait à présent attendre l’avis de nos soigneurs et le retour d'Amayiro.

Une eniripsa sortit de la salle les larmes aux yeux et me regarda, l’air grave. Je cachai mon visage avec mes mains pour ne pas montrer mon désespoir aux jeunes gens environnants. Le sacrieur entra en trombe dans la salle détentrice du corps de mon amie.


**********



J’avais entendu Aturia entrer dans la salle où j’étais détenue. Je ne sais pas comment elle s’était débrouillée pour me retrouver, malgré les nombreux gardes présents dans les geôles démoniaques, mais elle était là. J’étais dos à la porte mais j’avais reconnu sa voix. Je savais qu’à présent, plus rien ne pouvait m’arriver. J’allais retrouver très bientôt l’air frais de la liberté, le soleil sur ma peau. Weria nous avait sortit de la salle avec une imagination qui me surprenait, et avait berné les hommes d'Oto Mustam. J’avais mal, j’étais à bout de force. Il fallait que je tienne, pour elle. Et pour ce jeune sacrieur que j'avais rencontré précédemment. Elle me portait sur son dos et je m’agrippais à elle comme je le pouvais. Je glissais, mes yeux se fermèrent. Un bourdonnement se fit entendre. Le noir.


Je n’avais plus mal. Une sensation de bien être m’envahit. Mes yeux se rouvrirent devant le visage de ma mère, souriante. Elle baignait dans une douce lumière blanche et s'approcha de moi. Elle posa sa main sur ma joue, puis m’enlaça, et me dis que je lui manquait. Qu’il fallait que je me batte pour ceux qui étaient encore là pour moi. J’étais dans les vap’s, je ne comprenait pas vraiment ce qu’elle me disait. J’étais contente de la voir en tout cas. « On t’attends ma chérie mais tu as encore tellement de choses à accomplir… » Elle passa de nouveau sa main sur ma joue. Je fermais les yeux, je voulais que cet instant ne s’arrête pas. Mais elle me tourna le dos en souriant. Je sentis une vive douleur dans mon corps, une douleur qui me fit ouvrir les yeux. Le visage de ma tendre maman avait disparu. A la place, je me réveillais dans une des salles de soin intensifs de la milice bontarienne. Stowm, le sacrieur, était assis, à côté de mon lit. Il semblait lui aussi très faible. Sans bouger ma tête, je posai mon regard sur lui. Il m’avait manqué. Il me vis réveillée et appela une eniripsa, probablement celle qui m’avait déjà apporté des soins. Elle me donna une potion, je reconnus le goût de la raide rêve. Je regagnais peu à peu mes forces, à côté de mon sauveur.
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