Le soleil. Quelques arbres, et une magnifique plage. Voilà en quelques mots à quoi se résumaient mes vacances idylliques sur Sufokia. La belle saison venait de commencer, j'étais une des premières personnes du monde des douze à profiter du soleil estival. J’étais tranquille, loin du brouhaha permanent de l’immense cité Bontarienne. Voilà quelques temps que j’attendais ces vacances avec une impatience palpable, et j’y étais enfin. Je pouvais me laisser aller aux rêveries, ronronner de plaisir sous le soleil brûlant et manger autant de poissons que je le désirais. Je jetais mon baluchon sur le sable fin et m’allongeai. Du repos, enfin ! Mon corps se délassais lentement, et au fil des minutes, un intense plaisir se mit à me parcourir. Mes yeux couraient sur ce paysage majestueux.
Au loin, j’apercevais un couple, qui jouaient surement avec leur enfant dans l’eau. Ils avaient un rondin de bois, sur lequel la petite fille s’accrochait. Je n’y prêtais plus attention, mes oreilles étant interpellées par un bruit qui m’était familier. J’étais tirée de ma rêverie et je sentais que mon repos allait se terminer trop vite. J’avais hélas raison. Le bruit que j’entendais était celui d’une dragodinde en armure, monture d’un des miliciens bontariens.
" Adrea !!! Adrea !!! " Au moins, j’étais fixée. C’est bien à moi qu’il souhaitait s’adresser. La silhouette du milicien se précisait au fil des secondes, et je reconnus d’emblée un de mes amis, El neicillim. Je me redressais, convaincue que j’étais bonne pour rentrer au bercail. Lors qu’il arriva à ma hauteur, il descendit de monture, tandis que je lui jetai un regard noir en soupirant.
" Bonjour Adrea.
- Qu’est ce que tu me veux ? Il avait beau être un ami, je n’avais aucune intentions de lui être agréable, ni même de faire preuve de bonne volonté.
- Hé bien, je … Heu … C’est … "Je m’impatientais. Qu’il aille droit au but, bon sang !! Il finit par se calmer et reprendre son sang froid. Moi qui étais habituellement plutôt douce, mon comportement avait dû le brusquer. Il m’annonça qu’Amayiro avait une mission urgente à me confier et qu'il fallait que j'aille le voir. Je sentais ma bonne humeur s’envoler, et je compris que cela se lisait sur mon visage lorsque le milicien se hâta de partir, grimaçant.
J’avalais une potion de cité et espérais en finir rapidement avec la mission d’Amayiro. Je foulais les pierres plates du sol que je connaissais si bien et me dirigeai vers le bureau d’Amayiro. Il se tenait debout, et m’annonça ma mission avant même que je prenne place sur l’une des banquettes. Il savait que je souhaitais rapidement retrouver le sable chaud de Sufokia, et je l’en remerciait de ne pas passer par des chemins détournés.
" Un jeune xélor, brakmarien, a anéanti de nombreux mineurs de notre cité. Il se cache dans l’une des mines du monde des douze. Retrouve le et tue le. » Il ajouta avec un petit sourire en coin
« Si tu mène a bien ta mission, tu pourras rester une semaine de plus en vacances. "Enfin une personne avait compris mon envie de distractions. Je ne trainai pas, bus une potion de rappel et me retrouvais au zaap des Ingalses. Je chevauchais quelques minutes avant de trouver la mine proche du temple de Sadida. L’endroit était sec et les mineurs pullulaient. Je détestai ce lieu. La grotte était très sombre malgré les nombreuses torches, et la couleur des minerais qui luisait grâce à la lumière blafarde de ces torches rendait, à mes yeux, l'atmosphère malsaine et lugubre. L'endroit était humide, le sol semblait gluant et était d'allure répugnante, fait de terre, de boue et de roc, et il était simple d'y trébucher. Enfin, les mineurs qui se battaient pour ne serais-ce qu'un gramme de minerai en plus me rendaient agressive : je ne comprenais pas qu'on puisse être si avare, au point d'en oublier les bonnes manières. J’avais déjà mal à la tête à rechercher dans tous les sens un xelor, bien que mes recherches commençaient seulement. Je criai qu’Amayiro m’envoyais le tuer, espérant le voir surgir. Je ne vis que quelques énutrof avides d’or se cacher et décamper en toute hâte. Mes chances de tomber sur le xélor étaient maigres, il y avait tant de mines. Après une fouille très minutieuse de chaque salles, je me dirigeai vers le plus grand mineur reconnu, Fedzl Paff, pour qu’il me permette de changer de mine. Il me fit signe de monter, mais ponta du doigt une de mes bourses. L’argent ne m’intéressait pas, pourvu que je retrouve rapidement l’agresseur de mes compagnons…
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Le vieillard s’arrêta soudainement, pointant du doigt deux créatures, probablement des mineurs sombres, cependant la lueur de notre torche était trop faible pour discerner exactement les hommes qui nous attaquaient. Je descendis du petit wagon et sortit ma griffe pourpre m’attaquant au premier bougre, qui fut décapité net. Le second, voyant mon geste, décampa sans demander son reste. J’empestai à présent le sang et mes guêtres étaient souillées par la boue, mais cela n’importait plus, pourvu que je retrouve rapidement le xélor qui m’empêchait de prendre du repos.
Nous arrivâmes dans une nouvelle mine, qui semblait bien plus petite que la précédente. Quand le chariot s’arrêta, il me gueula
" Mine de la bordure de Brakmar ." Je me fichais un peu de savoir où j’étais, je n’avais qu’une seule idée en tête : rentrer le plus rapidement possible à Bonta et obtenir une permission. Pour cela, il fallait que ce maudit brakmarien pointe son nez. Et ce ne fut pas le cas, une fois encore. J’enrageai, après avoir fouillé chaque salle, chaque recoin, je bondis de nouveau dans la charrette délabrée du vieux Fedzl. Je lui criai, alors que nous commencions à rouler, de ne pas s’arrêter, même si la charrette se faisait attaquer.
" Désolée ma p’tite dame, mais je suis obligé de m’arrêter ! Ces fripouilles de mineurs sombres modifient les aiguillages, alors il faut descendre pour vérifier notre direction à chaque fois que l’on passe. " Nous fûmes encore une fois attaqués et je me débarrassais des deux monstres en toute hâte, tandis que le vieillard vérifiait la direction. Nous arrivâmes dans une nouvelle grotte, probablement proche de la mer : maintenant, du sable humide se mêlait à la boue et aux roc. Il gueula, cette fois ci
" Mine de Sufokia ! " Je bouillais intérieurement. J’étais proche de mon lieu de vacances . D’un pas décidé, je fouillais rapidement chaque salle. Je commençais à fatiguer, à vrai dire. Voilà près d’une journée que je cherchais ce nabot, et je n’avais toujours pas mis la main dessus. Dans la grotte, je remarquais une sorte de trou, dans le sol, empli d’eau. Le trou semblait assez large et profond, et devait contenir l’eau de pluie qui s’écoulait le long de la roche. Je m’y rendis pour me désaltérer. J’espérais cependant qu’elle ne soit pas contaminée, et remarquais, au moment où j’approchais ma bouche, un très léger clapotis. J’étais songeuse, contrairement aux autres mines, ou les mineurs étaient nombreux, celle-ci était relativement calme. Au moment ou mes moustaches touchèrent l’eau, je compris mon erreur : les autres mineurs, pensant avoir une nouvelle concurrente, sortirent de leur cachette et me poussèrent entièrement dans l’eau, tentant ensuite de camoufler la sortie à l’aide de quelques rochers. Je n’en croyais pas mes yeux. Le xélor que je recherchais était peut être parmi eux, mais rapidement, j'attachai de l'importance à un autre danger : sous l’eau, attirée par un courant profond, je ne savais pas comment j’allais m’en sortir. Plutôt que de lutter contre le courant, je nageai dans la même direction. Il devait bien aboutir quelque part, ce foutu courant. En tout cas, c’est ce que j’espérais …
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[A suivre ...]
Dim 3 Juin - 17:51
